Située aux portes de la capitale Tegucigalpa, cette Maison du câlin a accueilli de jour et de nuit et sur le long terme, des fillettes victimes de violences intolérables. Abandonnées dans la rue seules ou enrôlées dans les gangs mafieux de trafics humains, elles nous ont été confiées durant 15 années par la Protection des mineures, dans une collaboration étroite sur la recherche des familles et leur possible réintégration.
Faute de moyens financiers suffisants, cette Maison du Câlin a fermé ses portes en 2017. Les enfants ont été confiés à des structures d’état. Ces fillettes entre 3 et 15 ans, choquées et déstructurées, ayant pour la majorité d’entre-elles vécu des expériences d’adultes, ont trouvé au sein de la Maison du câlin l’affection et l’encadrement qui leur faisaient défaut. La volonté majeure était de les aider à surmonter les traumatismes vécus. Par la force du groupe devenant jour après jour force de vie, commençait alors la lente remontée des douleurs. Et quand les sourires remplacaient les pleurs, il devenait temps de construire l’avenir.
Un projet personnalisé s’élaborait. Entre école ou ateliers professionnels, jeux et lectures, loisirs et obligations courantes de la vie, les journées se remplissaient, laissant derrière elles l’idée, voire l’assurance que chaque graine semée deviendrait fleur dans l’avenir.
Chaque matin, un premier groupe était scolarisé à l’école voisine. Le second groupe alternait école et activités. Quelques petites non insérables à l’école pour niveau ou instabilité suivaient leur scolarité à la Maison.
L’après-midi était consacrée aux devoirs, aux entretiens individuels, et aux activités collectives au sein des ateliers de boulangerie, pâtisserie, couture, informatique, esthétique, coiffure.
Au quotidien les fillettes participaient à la vie du foyer. Elles se répartissaient les tâches de cuisine, d’entretien, de lavage, de couvert selon un calendrier pré établi.
Grand intérêt était porté à leur santé physique et psychique qui conjuguaient problèmes spécifiques d’origine à ceux acquis par les violences. Quelques fillettes souffraient de maladies chroniques graves et demandaient une surveillance accrue. Les repas étaient pensés et équilibrés en qualité et en quantité selon les groupes d’âges.
Des périodes de liberté favorisaient la lecture, les jeux, le théâtre, la musique, le sport. Ces ateliers participaient à leur éducation de base. Parmi eux la musique occupait une place importante et débouchait sur des petites auditions dans le quartier.
Et pour que la lumière brille en leurs yeux, il leur était parfois possible, sous l’impulsion d’Artistes en Action, d’intégrer le temps d’un concert public des Formations musicales constituées au Conservatoire.